31. Érable à épis

L’érable à épis (Acer spicatum), aussi appelé plaine bâtarde, est un petit arbre que l’on rencontre à l’état naturel au nord-est de l’Amérique du Nord.

Cette espèce pousse dans les bois rocheux et humides. Ses feuilles grossièrement dentées sont d’un vert pâle à leur face supérieure et plus ou moins pubescente à leur face inférieure; elles semblent rugueuses. Son tronc varie de deux à quatre centimètres; l’écorce est mince, rougeâtre et un peu crevassée. Quant aux rameaux, ils demeurent grêles et rouge vif. Le bourgeon terminal, rouge également , se couvre d’un duvet minuscule. Les fleurs apparaissent en juin, après les feuilles. Elles sont unisexuées et jaunes. Le fruit mûrit en septembre. Il s’agit d’une disamare brune à ailes divergentes qui tombe à maturité. Cet arbuste grandit d’environ cinquante centimètres par année. S’il ne poussait pas en touffes, ses feuilles opposées et souvent très distantes les unes des autres le présenteraient presque dénudé.

Aussitôt qu’une trouée paraît en forêt, certaines plantes dont l’érable à épis, s’y établissent. Les framboisiers, les viornes et les sureaux l’accompagnent dans cet habitat.

L’érable à épis constitue souvent une des pionnières de la reconstruction des forêts mixtes et boréales, à la suite de brûlis ou de bûchers. Cette espèce s’installe en colonies denses qui dureront une dizaine d’années.

Plus tard, elles disparaîtront à leur tour étouffées par d’autres espèces plus grandes et plus vigoureuses, comme le sapin baumier. Dès que les arbres environnants commencent à les recouvrir de leur ombre, ces colonies périclitent et cèdent leur place à une nouvelle génération arborescente. Ce phénomène de successions végétales illustre bien le dynamisme d’une forêt et sa capacité de régénération.

Le plus nordique de nos érables, on le retrouve sur une grande partie du territoire québécois, de l’extrême sud jusqu’à la Baie James et de l’ouest jusqu’à la basse Côte-Nord.